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Refacturer le loyer et les charges de fonctionnement quand le siège social est à son domicile.

Dernière mise à jour : 24 mars

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La domiciliation du siège social d'une entreprise à domicile est une pratique de plus en plus courante, notamment pour les dirigeants de petites entreprises ou les travailleurs indépendants. Cette stratégie permet non seulement de réduire les frais fixes, mais aussi d'optimiser fiscalement l'activité. Cependant, la refacturation du loyer et des charges à l'entreprise doit respecter un cadre juridique et fiscal strict pour éviter toute requalification par l'administration fiscale. Voyons en détail comment procéder, tout en restant dans les clous.


Refacturation du loyer : une pratique avantageuse sous conditions

Lorsqu’un dirigeant choisit de domicilier son entreprise à son domicile, il peut refacturer à l’entreprise une partie du loyer correspondant à la surface utilisée pour l’activité professionnelle. Cette refacturation permet à l’entreprise de déduire le loyer de son résultat imposable, réduisant ainsi son impôt. Pour le dirigeant, cette opération génère des revenus fonciers, soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux.

Cependant, plusieurs conditions doivent être respectées pour éviter tout redressement fiscal. Le loyer doit être proportionnel à la surface utilisée à des fins professionnelles et refléter les prix du marché local. Si l’administration fiscale estime que le loyer est excessif, elle pourrait le requalifier en avantage en nature, entraînant une imposition supplémentaire.


Charges de fonctionnement : déduction sans impôt sur le revenu

En plus du loyer, le dirigeant peut refacturer certaines charges de fonctionnement de son domicile à l’entreprise. Cela comprend des dépenses telles que l’électricité, l’eau, l’internet ou le chauffage. Ces charges sont déduites du résultat imposable de l’entreprise, réduisant ainsi son impôt sur les sociétés. Contrairement au loyer, ces charges ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu pour le dirigeant. Elles sont simplement prises en compte dans la comptabilité de l’entreprise.

La répartition des charges doit être proportionnelle à la surface utilisée pour l’activité professionnelle. Par exemple, si 20 % de la surface du domicile est utilisée pour l'entreprise, 20 % des charges peuvent être refacturées. Il est important de justifier ces charges par des documents, tels que des factures ou des relevés, pour éviter toute requalification par l’administration fiscale.


Les formalités à respecter

Pour que la refacturation soit considérée comme conforme, un contrat de bail doit être rédigé entre le dirigeant (bailleur) et l’entreprise (locataire). Ce contrat doit préciser la surface louée, le montant du loyer et la méthode de répartition des charges. Le montant du loyer doit être réaliste et en ligne avec les prix pratiqués sur le marché local. Un loyer trop élevé pourrait être requalifié en avantage en nature. En cas de contrôle fiscal, le dirigeant devra être en mesure de justifier que l’espace utilisé est exclusivement destiné à l’activité professionnelle. Des documents comme des plans, des attestations ou des preuves d’utilisation peuvent être exigés pour étayer cette justification.


Obligations déclaratives et traitements fiscaux

L’entreprise doit enregistrer les loyers et charges refacturés comme des charges d’exploitation et veiller à leur déductibilité. De son côté, le dirigeant doit déclarer les revenus fonciers générés par cette refacturation dans sa déclaration de revenus. Ces revenus seront soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Toutefois, si les recettes annuelles sont inférieures à 15 000 €, le régime micro-foncier peut être appliqué, offrant une simplification fiscale.


Conclusion : une stratégie à gérer avec soin

La domiciliation du siège social à domicile et la refacturation du loyer et des charges peuvent être des leviers efficaces d’optimisation fiscale. Toutefois, cette opération doit être réalisée avec prudence. Il est essentiel de respecter les règles fiscales, de justifier les montants et de formaliser chaque étape (contrat de bail, répartition des charges). Faire appel à un expert-comptable peut être judicieux pour garantir la conformité de cette optimisation et éviter les risques de redressement fiscal.


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